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C. Herzfeld, The Invention of the Bonobo
Master Thesis directed by Pietro Corsi
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Paris
2005
Occupant une aire de distribution limitée, un terrain difficile d’accès, dans un pays politiquement très agité, le chimpanzé pygmée (Pan paniscus) fut le dernier des primates anthropoïdes à être décrit, près de trois siècles après l’arrivée d’un chimpanzé dans la ménagerie du Prince d’Orange-Nassau. Aujourd’hui présenté comme un primate « Peace & Love », comme « le plus proche de l’humain », le bonobo est devenu un singe à la mode. Pourtant, rare dans les zoos, moins étudié que les autres grands primates, il est assez mal connu du public. Ce mémoire tente de retracer son histoire, de sa découverte aux performances du bonobo parlant Kanzi.
Le bonobo débuta sa carrière dans les collections du Musée Royal du Congo belge (actuellement Musée Royal d’Afrique Centrale, à Tervuren), au sein de la culture particulière des muséums d’histoire naturelle. Sa description officielle fut établie par Ernst Schwarz, en 1929. Les études sur les chimpanzés pygmées ont donc commencé par un travail sur les crânes et par des descriptions anatomiques. Les bonobos ont ensuite été observés dans les zoos, les scientifiques mettant l’accent sur les différences entre chimpanzés et chimpanzés pygmées, ainsi que sur le comportement sexuel des bonobos. Les études de terrain à long terme sur l’espèce furent initiées au début des années 1970, par le Japonais Takayoshi Kano qui décrypta leur organisation sociale et détailla leur vie en milieu naturel. Cette histoire du bonobo, nécessairement partielle, s’achève par les compétences langagières exceptionnelles de Kanzi et par l’émergence du bonobo dans la sphère publique, à la fin du vingtième siècle, notamment grâce aux articles et aux livres du primatologue Frans de Waal.
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